A Londres Et si EDF était en train de se fourvoyer ? En souhaitant prendre le contrôle de British Energy (BE), l'électricien français serait en train de renouer avec ses vieux démons qui, dans son histoire encore récente, lui ont fait faire de grossières erreurs en matière d'acquisition. C'est la thèse développée en interne par plusieurs cadres qui s'inquiètent de voir leur groupe s'apprêter à faire un chèque de 14 milliards d'euros pour racheter un parc de huit centrales nucléaires, en piteux état. Et qui ne servira à rien.
Pour la direction d'EDF, le fait que l'Etat britannique vende sa participation de 35 % dans le capital de BE serait une occasion en or pour se mettre en position de devenir le futur numéro 1 du nucléaire civil au Royaume-Uni. Mais personne, dans l'entourage de Pierre Gadonneix, le patron d'EDF, n'est dupe. On sait bien que le parc de British Energy n'est pas flamboyant. A l'exception du site de Sizewell (au nord de Londres), les sept autres centrales (utilisant la vieille technologie graphite gaz) tournent autour de 50 % de leur capacité théorique. «C'est beaucoup mieux qu'il y a cinq ans. Il y a eu depuis un vrai effort d'investissement et de maintenance», assure une source proche du dossier.
Zones protégées. Si une petite moitié du parc est condamnée à être arrêtée d'ici quatre à cinq ans, EDF parie qu'il pourra faire fonctionner les autres centrales au moins jusqu'en 2020. Et après ? EDF est catégorique : l'Etat britannique s'est engagé, en 2003,