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Libération

Jérôme Kerviel, un jeune homme «équilibré» en quête d'adrénaline

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publié le 27 juin 2008 à 4h03

Si Jérôme Kerviel consulte son dossier d'instruction, il peut être rassuré : il n'est pas fou. C'est la conclusion de l'expert psychologique qui l'a examiné dans le cadre de l'instruction judiciaire ouverte depuis l'annonce des 4,9 milliards d'euros de pertes de la Société générale. Son rapport a été révélé hier par l'AFP. Au moment où l'affaire avait éclaté, Daniel Bouton, le président de la banque, avait traité Kerviel de «terroriste», tandis que certains de ses adjoints mettaient en avant une «instabilité émotionnelle».

Furieux. Pierre Bouchard, le docteur qui a examiné Kerviel, a, lui, trouvé «une personnalité adulte équilibrée» dotée d'un niveau d'intelligence «moyen supérieur», ayant «une conscience pleine et entière de ses actes» et «un niveau d'anxiété normal et maîtrisé», compte tenu de l'impact médiatique de l'affaire et des risques pénaux. Kerviel se décrit lui-même comme un homme que son travail passionne. «L'activité provoque du stress comme des poussées d'adrénaline, dit le trader. Le moral peut fluctuer en fonction des résultats. Un trader vit son activité comme s'il s'agissait de son propre argent qu'il gérait et forcément ça impacte. Dans mon cas, je détestais perdre de l'argent, j'étais fou furieux chaque fois que je perdais.»

Le rapport avance enfin des explications sur la manière dont le trader en était venu à risquer 50 milliards d'euros. «Le vécu dominant de Jérôme Kerviel est la gratification : g