Coup de blues passager ou vraie déprime ? Après la croissance en berne, l'Insee pointe le moral en chute libre des ménages. Selon le baromètre mensuel de l'Institut, le moral des ménages a dégringolé une nouvelle fois, en juin, de quatre points. Pour Fabrice Lenglart, le chef du département des comptes nationaux : «Le solde d'opinions négatives se situe à un niveau extrêmement négatif. On est au plus bas historique, et à des niveaux jamais observés depuis que cette enquête existe.» Soit depuis 1987. Situation financière, pouvoir d'achat, inflation. Les Français jugent sévèrement les mois écoulés et, plus inquiétant, s'angoissent tout autant pour les semaines à venir. Depuis un an, dans l'esprit des Français, la descente aux enfers s'accélère. Petite nuance, entre l'épargne et la consommation, c'est leur capacité à se lancer dans des achats importants (meubles, électroménager.) qui se dégrade le plus vite.
Pareille déprime ne surprend pas Georges Hatchuel, directeur général adjoint du Crédoc, un centre d'études et de recherches sur la consommation : «Depuis le début de 2008, on traverse une phase démoralisante.» En janvier, 69 % des ménages disaient se restreindre régulièrement sur leur budget, selon la dernière enquête du Crédoc sur le sujet. «C'est le taux le plus élevé jamais constaté depuis quinze ans !» La valse des prix alimentaires (+ 5,9 % pour les fruits et légumes sur un an), la hausse continue de l'essence (+ 17,4 %) ou encore le taux des crédit