Et si les spéculateurs n'étaient pas vraiment responsables de l'envolée des cours de l'énergie ? A cette question, la première synthèse connue des grandes évolutions du paysage énergétique mondial en 2007, produite par Enerdata (1), apporte une réponse claire. La tension entre l'offre et la demande constitue la première cause de cette envolée, rendant d'autant plus efficace l'action des spéculateurs, mais plus improbable une chute prochaine des prix.
Incapacité. Cette tension se lit d'abord dans les chiffres globaux. Plus 2,9 % pour la consommation d'énergie - qui culmine à 12,1 milliards de tonnes équivalent pétrole - une hausse supérieure à celle de 2006. Et plus 1 % pour le pétrole malgré l'élévation brutale de son prix.
Cette augmentation de la consommation de pétrole peut sembler faible au regard de l'explosion de son prix, mais il faut la rapprocher d'un fait qui pourrait sembler curieux : sa production a légèrement diminué en 2007. Résultat d'un double mouvement en sens contraire : la production de l'Europe (mer du Nord), de l'Amérique latine et du Moyen-Orient a baissé, tandis que l'Amérique du Nord, la Russie et l'Afrique augmentaient la leur. Autrement dit, c'est uniquement en puisant dans les stocks que le marché a été approvisionné. Et lorsque l'Arabie Saoudite décide de ne pas augmenter sa production, ce n'est peut-être pas seulement pour soutenir les prix. mais par simple incapacité à le faire. En revanche, charbon et gaz affichent une hausse de 4,7 % de leur pro