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Libération
Interview

«C'est la peur du chômage, non la RTT, qui durcit les négos salariales»

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publié le 30 juin 2008 à 4h05

Le projet de loi portant sur la «rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail» doit être examiné à partir de demain par l'Assemblée nationale. Fervent défenseur de la réduction du temps de travail (RTT), Pierre Larrouturou revient sur cette énième tentative de la droite destinée à «détricoter» les 35 heures.

La droite veut «libérer» le travail, en remettant en cause ce qu'elle appelle le «carcan» des 35 heures. La législation est-elle si rigide ?

La durée moyenne de travail des salariés à temps plein en France est encore de 39,2 heures par semaine. Ce qui signifie que non seulement il n'y a pas de carcan, mais qu'en plus, nombre de salariés (40 % selon la CFDT), n'ont jamais goûté aux 35 heures, essentiellement dans les entreprises de moins de 20 salariés. Ces dernières sont restées à 38 ou 39 heures, et l'application de la loi s'est faite par la transformation en heures supplémentaires des heures au-dessus de 35 heures. Une des conséquences de la deuxième loi Aubry, dite «balai», qui n'exigeait plus aucune création d'emplois en échange des réductions de cotisations sociales. De plus, cette loi a autorisé l'exclusion des temps de pause du calcul du temps de travail, amoindrissant d'autant la baisse effective de la durée du travail.

Pourquoi alors cet acharnement de la droite à vouloir remettre en cause les 35 heures ?

C'est en effet la septième fois en six ans que la droite légifère sur la durée du travail. Pour la majorité et le Medef, la dérégulation du t