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Libération

Le CO2 a son agence de notation

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publié le 30 juin 2008 à 4h05

De notre correspondante à Londres Imaginez. Une agence de notation évaluant la qualité non pas des produits financiers mais des crédits de CO2 achetés et vendus sur l'échiquier international. C'est l'idée lancée par Ideacarbon, une compagnie de conseil experte sur le marché des échanges d'émissions. Dans ses arcanes, lord Nicholas Stern, le père du rapport massue paru en 2006 (lire ci-dessous) et parachuté il y a un an vice-président d'Ideaglobal Group, la compagnie mère d'Ideacarbon. Persuadé que le combat vert se mène d'abord sur le ring financier, l'économiste britannique a lancé la semaine dernière la première agence de notation de crédits de CO2 au monde. «Si nous voulons attirer l'argent nécessaire à un marché d'envergure et avoir un impact fort sur la réduction des émissions, les risques doivent être compris clairement et bien gérés. Un système de notation détaillé est un outil vital pour apporter une plus grande clarté, transparence et certitude au marché», a-t-il déclaré lors du lancement.

Gâteau. Visés par la notation, les Certificats de réduction d'émission (CER) attribués, dans le cadre de Kyoto, aux compagnies investissant dans les projets verts des pays en développement afin de gonfler leur droit à polluer. Sauf que ces crédits s'attirent de plus en plus de critiques. Motif ? Dans 30 % des cas, les projets échoueraient à afficher la réduction d'émissions promise, dépouillant les CER de toute valeur. «Certes, le taux officiel de satisfaction s'élève à 9