Sur les marchés, en ce moment, c'est le retour de la dégringolade. Depuis mi-mai, le CAC 40 a perdu
14 %, le Dow Jones 10 %. La raison ? Un mot qui sent bon les années 1970 : le spectre de la stagflation.
La stagflation, c'est la conjonction de deux phénomènes a priori contradictoires : une forte inflation et une croissance molle ou négative. Les économies occidentales ont connu une période importante de stagflation à partir de 1973, après le premier choc pétrolier. A l'époque, l'inflation pouvait atteindre deux chiffres et le PIB ne pas progresser, voire régresser. Aujourd'hui, la situation comporte de nombreuses similitudes. En France, le PIB ne devrait pas augmenter de plus de 0,2 % au deuxième trimestre, et ne devrait pas progresser du tout au troisième, selon l'Insee. La hausse des prix, elle, est de 3,2 % en moyenne annuelle. Au Royaume-Uni, alors que l'inflation pourrait atteindre les 4 %, la croissance du premier trimestre a été révisée à la baisse à 0,3 %. Enfin, aux Etats-Unis, la hausse des prix dépasse 4 % et la croissance ne devrait pas dépasser 1 % en moyenne annuelle.
Ce cocktail explosif est dû à la conjonction de la crise financière et du boom des pays émergents. D'un côté, les subprimes produisent un ralentissement de l'économie ; de l'autre, la demande de la Chine et de l'Inde fait flamber les prix des matières premières. Face à cela, les banques centrales sont impuissantes. Elles peuvent bien, comme la Fed aux Etats-Unis, favoriser la croissance en baissant