Le trou d'air des places financières «est sans précédent dans la période de l'après-guerre». L'économie mondiale «est peut-être à un tournant critique». Et «une incertitude exceptionnelle plane sur [le] degré de gravité» de la crise globale. Réquisitoire d'Attac ? Non, extraits du rapport (très attendu) publié hier par la BRI, la Banque des règlements internationaux. Un cri d'alarme, en fait, ou un appel à ouvrir enfin les yeux.
Tsunami. Basée à Bâle, la plus ancienne des institutions financières joue le rôle informel de «banque centrale des banques centrales». Son avis sur les conséquences du tsunami financier des crédits hypothécaires américains (les subprimes) rompt avec le ronron sirupeux des autorités monétaires ou politiques, qui entonnent le mode du : «le plus dur est passé».
Pour la BRI, il n'en est rien. La contagion à l'économie réelle devrait affaiblir un peu plus encore la croissance et l'inflation se renforcer. La hausse des prix de la zone euro a atteint 4% en juin et la BRI table sur une inflation mondiale de 4,7 % en 2009. De quoi «augurer une phase de repli mondial plus marqué et plus durable que ne semblent l'anticiper les prévisions», note le rapport. Qui en profite pour épingler les vigies des institutions (FMI, OCDE, Banque mondiale) : «Il est tout bonnement improbable que les modèles de prévision classiques continuent à être fiables, pour autant qu'ils l'aient jamais été.»
Mais tout le monde en prend pour son grade. Banqu