Le 7 avril dernier, patronat et syndicats entraient dans une négociation sur le stress au travail. Ils en sont sortis hier soir : un accord a été trouvé, que la majorité des syndicats (dont la CGT, la CFDT et FO) devraient - sauf surprise - prochainement signer. Mais dans les entreprises, qu'est-ce que ça va changer ?
Qu'y a-t-il dans l'accord ?
Il s'agissait de transposer dans le droit français un accord-cadre entre patronat et syndicats européens d'octobre 2004. Autant dire que la France était à la traîne : c'est l'un des derniers pays membres à transposer ce texte. Mais le choc des récents suicides au travail a finalement hâté la négociation. Dans le texte original, le stress était avant tout défini comme un problème individuel. Les syndicats ont voulu que l'organisation du travail soit reconnue parmi les facteurs de stress dans la version française. Le patronat, il y a peu, refusait catégoriquement. cette fois, il a bougé. C'est plus une question de principe que d'actions concrètes, mais, pour la première fois, les partenaires sociaux reconnaissent, noir sur blanc, que le stress au travail peut être provoqué par le management : «dépassements excessifs et systématiques d'horaires», «mauvaise adéquation du travail aux capacités des travailleurs», «objectifs disproportionnés ou mal définis».«Le Medef n'est plus dans le déni», se félicite Jean-François Naton, de la CGT. Plus difficile désormais pour un employeur de faire l'apologie du «stress positif» et d