Deux chocs pétroliers n'avaient pas tant ébranléle secteur automobile dans les années 1970 et 1980. Celui en cours, avec un baril à près de 150 dollars, s'annonce pire, accompagné d'un choc écologique, d'un boom des matières premières, et d'une concurrence mondiale plus vive que jamais. Cette industrie, jusque-là dominée par les Occidentaux - les «Big Three» américains (General Motors, Ford, Chrysler), les Allemands (Volkswagen, Mercedes.), et Français (Renault, Peugeot-Citroën) - est-elle pour autant condamnée ?
Mutations. Condamnée à changer de cap, en tout cas, répond la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, qui prévoit «25 000 suppressions de postes dans les trois ans à venir», mais veut croire que les mutations technologiques du secteur déboucheront par ailleurs sur 45 000 embauches.
Hier, avec le secrétaire d'Etat à l'industrie Luc Chatel, le président de l'UIMM qui représente les constructeurs, Frédéric Saint-Geours, des représentants de salariés et un représentant d'équipementier, elle a signé une charte de soutien à ce secteur. Le but : «Anticiper et accompagner les mutations économiques qu'induisent les évolutions du marché européen et mondial, et les changements technologiques.»
En fait, il s'agit surtout de se préparer au crash à venir et limiter la casse sociale, pour éviter les fiascos des précédentes crises industrielles comme celle du textile. «Il fallait une action précise et volontariste pour sécuriser le parcours des salariés», esti