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Libération

Le projet de deuxième EPR met les écolos en colère

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publié le 4 juillet 2008 à 4h11

C'est ce qui s'appelle avoir le sens du timing. Ou comment associer nucléaire et changement climatique dès le 3e jour de la présidence française de l'UE. Nicolas Sarkozy a confirmé hier, en visite au Creusot (Saône-et-Loire), la construction d'un 2e réacteur EPR en France (1), le jour où les 27 ministres européens de l'Environnement étaient réunis à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) pour discuter du paquet climat-énergie (lire ci-dessous). «Le symbole est très négatif, a réagi Damien Demailly du WWF-France. Ce n'est pas avec ce genre de sortie qu'on va trouver un consensus sur les économies d'énergies ou les renouvelables.»

Car, en Europe, le débat bouge. Officiellement, la Commission est «agnostique» et laisse le choix à chaque Etat. Ce qu'a rappelé, hier, le commissaire à l'Environnement, Stavros Dimas, ajoutant : «Mais tout le monde sait que le nucléaire pose certains problèmes environnementaux.» Pourtant, cette neutralité évolue. Fin mai, à Prague, le président de la Commission, José Manuel Barroso, avait assuré que le nucléaire pouvait «apporter une contribution majeure dans la bataille contre le changement climatique». Londres veut relancer des réacteurs, Rome a annoncé la fin de son moratoire et Berlin envisage de revenir sur son abandon du nucléaire. Comme si la lutte contre le réchauffement donnait un nouveau souffle à l'atome en Europe (il ne produit pas de CO2).

C'est d'ailleurs un des arguments utilisés par Sarkozy hier. après celui du