La Poste prend-elle le chemin de France Télécom ? La révélation, dans le Monde de vendredi, d'études préliminaires menées à la Poste en vue d'un changement de statut, qui passerait de celui d'Epic (Etablissement public à caractère industriel et commercial) à celui de SA (Société anonyme), a fait sortir de leurs gonds les syndicats. «C'est la méthode Sarko. Il lance depuis l'Elysée un pétard pour voir si cela fait de la dynamite, et après il regarde», lâche Jean-François Dannelly de la CGT-PTT.
A la Poste, on semblait effectivement pris de court par la nouvelle, avant de confirmer un peu plus tard «réfléchir à des évolutions possibles» du statut. A vrai dire, cette réforme n'est une surprise pour aucun des syndicats : «On n'est pas des naïfs. On va vers la libéralisation totale du courrier en 2011», dit la CGT, et la mue du groupe s'inscrit assez naturellement dans ce décor. Il n'y a pourtant aucune nécessité de le changer, poursuit la CGT, puisqu'il est eurocompatible avec l'ouverture du marché. Même réaction de Jacques Lemercier, secrétaire général de FO communication, face à «cette réforme téléguidée par ce gouvernement libéral».«Regardez, son statut ne lui a jamais interdit de faire des acquisitions !» N'empêche, le parcours de France Télécom, longtemps soeur jumelle de la Poste, passée depuis par bonds successifs du statut d'administration publique à celui d'opérateur privé côté en Bourse, est dans tous les esprits.
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