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Libération

Licenciés, les vigiles sans papiers attaquent

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publié le 8 juillet 2008 à 4h13

Pour Diakité Boubacar, cela ne fait aucun doute : «Notre employeur était parfaitement au courant que nous étions sans-papiers et que les documents présentés [lors de l'embauche] étaient des faux.» Avec neuf autres ex-vigiles (1) d'OSP (Omnium de sécurité privée), une société de vigiles pour grandes surfaces de la région parisienne, il contestait son licenciement, en 2006, pour faute grave ou lourde, devant le tribunal des prud'hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis), hier.

Motif invoqué par Claude Zanga, le patron d'OSP - absent de l'audience ? La tromperie. Ce dernier aurait découvert la situation irrégulière de ses employés maliens lors d'une demande d'agrément auprès de la préfecture en vue d'exercer une activité privée de sécurité. Un argument qui ne tient pas, selon Gaëtane Carlus, l'avocate des plaignants : «Cette demande d'agrément doit être faite avant l'embauche. Un employeur au minimum attentif n'aurait pas attendu trois ans, comme cela a été le cas pour certains.» Selon elle, le patron d'OSP profitait de la situation pour imposer de longues journées de travail, refuser de payer des primes et d'accorder des congés. «Parfois, je passais des nuits sur un site, et je n'étais jamais payé comme j'aurais dû», confirme Souleymane Bagayogo. Expulsé en août 2006, il a été exceptionnellement autorisé à revenir sur le sol français pour défendre ses droits.

Le représentant des mandataires liquidateurs de l'OSP préfère se concentrer sur les motifs du licenciem