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Libération

Yangshan, le débarquement d'un mastodonte portuaire

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publié le 8 juillet 2008 à 4h13

Comme dans l'antre du méchant dans les James Bond. Un endroit inaccessible, où le vilain héros a construit une base secrète ultramoderne. Voilà l'exacte impression qui saisit quand, après avoir roulé dans la brume pendant 32 kilomètres sans avoir croisé autre chose que des camions, vous tombez sur un charmant petit archipel d'îles de granit rose. Soudain au détour d'un virage, surgit une immensité de conteneurs de toutes les couleurs entassés jusqu'à l'horizon. On devine à peine les bateaux à quai écrasés par d'énormes grues rouges. Bienvenue au nouveau port de Shanghai.

Après seulement deux ans et demi d'existence, Yangshan est déjà un des ports les plus performants au monde. Inaugurés en décembre 2005, les six kilomètres d'un seul et unique quai pourront, à la fin de l'année, accueillir une petite vingtaine de très gros porte-conteneurs en même temps. Soit l'équivalent de quatre ports du Havre. Il y a deux ans, l'immense plateforme était encore vide. Et dans quelques mois, grâce à cet extraordinaire joujou, Shanghai dépassera Singapour et deviendra le premier port mondial de conteneurs.

«Colossal». Pour désengorger le vieux port de Waigaqio, à l'embouchure du Yang-Tsé kiang, qui avait l'inconvénient de ne pas pouvoir accueillir les nouveaux mastodontes des mers à fort tirant d'eau, les autorités de Shanghai ont vu grand. Elles ont d'abord annexé l'archipel des îles du Yangshan, juste au sud. Déplacé 4 000 pêcheurs qui y vivaient, rasé les collines pour en extraire la pierre