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Libération

Grévistes au bord de l'explosion sur le parking Goodyear d'Amiens

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publié le 10 juillet 2008 à 4h15

Envoyée spéciale à Amiens C'est une image que les dirigeants du fabriquant de pneus Goodyear Dunlop Tires France ne souhaiteront pas garder en mémoire. L'usine de production d'Amiens-Nord ne tourne pas, une majorité de ses 1 450 salariés est en grève depuis vendredi. Le ciel est lourd, les nuages sont gris et chargés. Sur le parking de l'usine, une trentaine de grévistes font les cent pas. Quelques drapeaux de la CGT flottent, tachés par la suie que les pneus brûlés ont dégagé ces derniers jours. Leurs carcasses métalliques gisent, carbonisées. Des «Non au 4x8» marquent au feutre noir les murs de l'enceinte. Sans la musique assourdissante, la scène ressemblerait à un paysage lunaire. Mais les refrains de Claude François ou de Shakira sont là pour rappeler que les salariés sont bien vivants et ne comptent rien lâcher.

«Nourrice». Mardi soir, une décision du tribunal de grande instance d'Amiens a pourtant ordonné la levée du blocage sous peine d'une astreinte de 2 000 euros par personne et par infraction. Une trentaine de CRS ont même débarqué hier matin pour assurer le bon respect de la justice. Ils reviendront à la prochaine relève. «Ils ont fait une haie d'honneur à ceux qui voulaient travailler. Mais, à part les intérimaires et les cadres, 95 % des salariés postés sont en grève», raille Didier Hérisson, délégué CGT. Les salariés postés sont précisément ceux concernés par le plan de réorganisation en quatre équipes (4x8) au lieu de cinq, concocté par la directi