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Libération

Quinze ans après, Tapie emporte 285 millions contre le Lyonnais.

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publié le 12 juillet 2008 à 4h17

Et le vainqueur est. Bernard Tapie. Après quinze ans de guérilla judiciaire, trois tentatives d'accord à l'amiable et des kilomètres de décisions de justice, le combat entre Tapie et le Crédit lyonnais a, depuis vendredi soir, un vainqueur définitif : l'ex-ministre de la ville de Michel Rocard. Le Consortium de réalisation (CDR), qui gère le passif du Crédit lyonnais, a donc été condamné à verser 285 millions d'euros (dont 45 millions d'euros au titre du préjudice moral) à l'ex-homme d'affaires. Vendredi soir, le camp de Tapie avait du mal à ne pas jubiler. «On est très content», nous lâchait son avocat, Maurice Lantourne. Interdit de parole pendant encore quarante-huit heures, Tapie comptait les minutes. «Il a la langue qui a triplé de volume tellement il veut parler», rigolait un proche.

Pour comprendre l'imbroglio, il faut remonter en 1992, l'année où Bernard Tapie décide de revendre pour 2,8 milliards de francs (427 millions d'euros) Adidas à Robert Louis-Dreyfus. Tapie est alors conseillé par la banque d'affaires SDBO, une filiale du Crédit lyonnais. Rien que de très classique.

Iles Caïmans. Ce qui l'est beaucoup moins, c'est qu'une autre filiale du Crédit lyonnais (Clinvest) a racheté pour elle une partie du capital d'Adidas, et surtout que la banque a financé «des actionnaires de transition» basés aux îles Caïmans, le temps que Robert Louis Dreyfus devienne propriétaire de l'intégralité du capital de l'équipementier sportif pour 4,5 milliards de fra