A Riga, tout le monde vit avec une calculette dans la tête. Le Letton calcule les prix du beurre, du fromage et du pain. Ils ont doublé par rapport à l'an dernier. Gazprom, l'unique fournisseur en gaz de la Lettonie, vient d'augmenter ses tarifs : le prix du gaz a doublé à le 1er juillet.
Comparaisons. Ce sont les retraités qui subissent de plein fouet cette flambée des prix. Avec tout juste 120 lats (171 euros) par mois, certains doivent renoncer au beurre ou au fromage. «Je compare les prix tout le temps», raconte un petit bout de femme à la teinture rousse parfaite. Cela veut parfois dire traverser toute la ville pour trouver moins cher.
Anita, elle, se consacre, pour l'instant, à l'éducation de ses deux enfants. Son mari gagne bien sa vie. Comme la majorité des Lettons, son salaire a dû augmenter de 30 % en 2007. «J'achète ce dont j'ai besoin. Je ne fais pas attention aux prix, raconte-t-elle. Par contre, chaque mois, j'aide ma mère et ma belle-mère.»
Le gouvernement et les économistes évaluent, eux, le taux d'inflation - 17,7 % en juin en rythme annuel - ou encore le montant des sommes empruntées par les Lettons. C'est le boom du crédit, à partir de 2003, qui épuise aujourd'hui les Lettons en particulier, et les Baltes en général. Car à des degrés divers, Estonie, Lettonie et Lituanie font toutes face à un ralentissement économique. Au moment de leur adhésion à l'Union européenne, on les appelait les tigres baltes. Avec des taux de croissance supérieur