La France replongerait-elle dans les affres de la stagflation, cette croissance molle sur fond d'inflation persistante comme elle l'a connu dans les années 1970 et 1980 lors des précédents chocs pétroliers ? Hier, l'Insee a publié l'indice mensuel des prix à la consommation. Sur un an, l'inflation atteint 3,6 % en juin, un record depuis 17 ans puisqu'il faut remonter à juillet 1991 pour enregistrer un bond supérieur des prix à la consommation (3,8 %). Au passage, la zone euro fait mieux encore avec 4 % d'inflation tandis que les Etats-Unis atteignent 5 % de hausse des prix sur les douze derniers mois et connaissent leur pire inflation depuis vingt-six 26 ans.
Flambée. En juin, l'inflation des ménages français aura cru de 0,4 %, contre 0,5 % en mai. D'abord à cause des produits pétroliers (1,5 % provient de l'énergie), ensuite de l'alimentation (0,9 %) et enfin de la hausse des prix de services saisonniers comme le tourisme. Cela signifie que près de 60 % de l'inflation est liée à la flambée des cours des matières premières.
En revanche, ce que l'on appelle l'inflation sous-jacente, qui en constitue le noyau dur (hors énergie, alimentation, tarifs publics, etc.), reste mesurée, à 2 % sur un an. Dit autrement, l'inflation n'a pas ou peu de causes structurelles et l'envolée des prix dans l'alimentation et l'énergie n'affecte pas le reste de l'économie. Sur un an, les prix des produits manufacturés sont restés stables avec une variation infime de + 0,2 %. CQFD.
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