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Analyse

Les agrocarburants accusés de tous les maux

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publié le 17 juillet 2008 à 4h20

Biocarburants = biocatastrophe ? Un nouveau rapport réalisé par l'OCDE flingue une alternative présentée un peu vite comme révolutionnaire. Moratoire ? Le mot ne figure pas dans le rapport. Ou a été gommé. Mais le constat, accablant, revient au même.

Trop cher.

L'aide aux agrocarburants coûte (très) cher aux contribuables des pays riches. En Amérique du Nord, et dans l'Union européenne, le soutien public (allégements fiscaux ou aides aux producteurs et distributeurs) a culminé à 11 milliards de dollars en 2006. «Il devrait à ce rythme avoisiner 25 milliards de dollars par an à l'horizon 2015», note le rapport. Par ailleurs, les taxes à l'importation «protègent les entreprises nationales contre la concurrence étrangère» et «s'avèrent onéreuses pour les consommateurs». L'aide coûte entre 960 et 1 700 dollars pour chaque tonne de gaz à effet de serre (GES) évitée (en équivalent CO2). La moyenne sur le marché des droits à polluer, elle, s'élève à 30 dollars la tonne.

Trop limité.

Vendus comme un levier de lutte contre le réchauffement climatique, les agrocarburants ne tiennent pas leurs promesses. La réduction des GES dans les carburants de transport atteindrait tout au plus 0,8 % en 2015. L'éthanol tiré de la canne à sucre - utilisé au Brésil - permet de réduire les émissions de GES d'au moins 80 %. Mais l'éthanol de maïs, le plus utilisé en Amérique du Nord, plafonne sous les 30 % de réduction. D'autre part, leur production provoque l'émission de protoxyde d'a