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Libération

Suez-GDF à tous les étages

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publié le 17 juillet 2008 à 4h20

Ce devait être une simple formalité. Ce le fut. Les actionnaires individuels de Suez, dont une partie était réunie sous la Grande Arche de la Défense hier matin en assemblée générale (AG) mixte, ont voté à plus de 99,5 % la fusion avec Gaz de France. Le discours du PDG, Gérard Mestrallet (futur numéro un de GDF Suez), étalé sur trois heures, prêchait des convaincus. Mille détenteurs d'actions (sur 400 000), d'une moyenne d'âge assez avancée, ont donc fini par appuyer sur le bouton «oui» et avaler en récompense des petits fours, à un rythme que l'on aurait cru annonciateur de famine.

Mestrallet se devait tout de même de dessiner les contours de la nouvelle entité (effective le 22 juillet ) : premier acheteur de gaz en Europe, leader mondial du gaz naturel liquéfié, 5e producteur d'électricité en Europe, numéro deux en France. Avec plus de 22 millions de clients, un chiffre d'affaires de 74,9 milliards d'euros (devant l'allemand E.ON, le russe Gazprom, EDF.), une valorisation boursière de 94 milliards d'euros et 200 000 collaborateurs. Rien que ça.

GDF Suez sera détenu à 55 % par les actionnaires de Suez, mais son premier actionnaire sera l'Etat, avec une participation de 35,6 % (il détenait 80 % de GDF). D'où, malgré l'assentiment général, des applaudissements timides. L'intrusion de la puissance publique dans le capital de Suez n'est pas du goût de tout le monde. Si bien que lors de la séance de «dialogue» avec l'assemblée, on aurait pu douter de l'issue du vote (un centième d