De notre correspondant à Bangkok Quiconque passe des vacances en Thaïlande ne peut manquer de voir, la nuit, dans les quartiers chauds de Bangkok, des cornacs conduire leurs éléphants entre bars aux néons criards et files de voitures bloquées dans les embouteillages. Pour ces cornacs venus des provinces, demander aux touristes d'acheter des bananes ou des cannes à sucre pour nourrir leur animal est souvent le seul moyen d'assurer leur propre survie et celle de leur pachyderme.
Mais ce qui peut paraître une simple distraction exotique aux visiteurs de passage dissimule un calvaire pour ces animaux. «Ce n'est pas un environnement naturel pour les éléphants. Ils doivent marcher dans les rues entre huit à dix heures par nuit en respirant l'air pollué. La plupart du temps, ils n'ont pu pas dormir de la journée à cause du bruit. Sans parler des fréquents accidents avec des voitures», explique John Roberts, un Britannique de 34 ans qui supervise deux camps d'éléphants domestiques dans la province de Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande.
En 2004, John Roberts prend un verre avec un ami dans le centre de Bangkok lorsqu'il voit un cornac accoster les touristes avec un éléphanteau. Il décide d'intervenir et prend le numéro de téléphone du cornac. «Je l'ai appelé pendant trois mois pour le convaincre de nous rejoindre avec sa famille et son éléphant. Après beaucoup de réticences, il a finalement accepté», dit-il. Un an après, John Roberts crée la Fondation des éléphants