Menu
Libération

Graphigro et Rougier & Plé s'effacent des loisirs créatifs

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juillet 2008 à 4h21

Sur le site web des magasins de loisirs créatifs et de beaux-arts DeSerres France (Rougier & Plé, Graphigro, Créa), on peut encore voir la présentation des nouveaux produits de juin et des soldes d'été. Pourtant, vendredi, dans les boutiques, les rayons étaient presque vides. Il n'y a pas eu de livraison depuis deux mois. A 19 heures, les treize magasins ont baissé leurs rideaux pour peut-être ne plus les relever.

«Objectifs». Le groupe français est en cessation de paiement depuis le 4 juillet. Il a été placé en liquidation judiciaire jeudi soir par le tribunal de commerce de Paris, qui a ordonné la cessation d'activité. Ce coup de grâce fait suite à l'annonce brutale le 11 juin par Marc DeSerres, patron de la maison-mère DeSerres Canada et unique actionnaire, de l'arrêt du financement de sa branche française. Marc DeSerres avait racheté les enseignes françaises (anciennement Artacréa) il y a un an, après divers plans sociaux, cessations de paiement et redressements judiciaires. La direction DeSerres France ne s'explique pas ce coup d'arrêt : «Il n'y a pas eu de signal d'alerte. On a une très forte progression du chiffre d'affaires sur un marché en régression. Même si ça ne correspond pas aux objectifs fixés.» Les repreneurs ont jusqu'au 30 juillet pour se manifester, 180 salariés sont sur la sellette.

«La manière dont il [Marc DeSerres, ndlr] est parti est ignoble. On était sur le point de sortir du plan de continuation. On était à + 30 % de chiffre d'affaire