Les médias allemands le décrivent invariablement comme un homme petit et mince. Lorsqu'il s'agit de sa fortune, Elmar Schulte apparaît bien plus en largeur. A 66 ans, cet ancien promoteur immobilier de la région de Francfort a dissimulé 11 millions d'euros au Liechtenstein, placés dans deux fondations de la principauté, et omis de payer près de 8 millions d'euros d'impôts au fisc allemand. Vendredi, à l'issue du premier procès dans le scandale d'évasion fiscale révélé en février, l'homme d'affaires a été condamné à payer une amende équivalente à son retard d'impôts et à une peine de deux ans de prison avec sursis.
Collaboration. La clémence de sa condamnation tient à sa collaboration avec la justice. «C'était le point décisif», a admis le juge Gerhard Reichert, qui a expliqué que le promoteur avait répondu à la demande des enquêteurs d'ouvrir ses dossiers et, surtout, qu'il avait immédiatement commencé à rembourser ses arriérés d'impôts.
Ce procès est le premier d'une longue liste : 420 personnes sont encore soupçonnées dans cette affaire d'évasion fiscale tandis que 350 enquêtes ont déjà été déclenchées en Allemagne. Le juge avoue lui-même qu'une peine de prison avec sursis ne constitue pas le meilleur exemple d'une justice censée être la même pour tous. «La condamnation est un peu contrariante», a admis Gerhard Reichert, dans une séance d'autocritique après le procès. «Pour quelqu'un qui gagne un salaire ordinaire, il s'agit d'une somme quasiment inimaginabl