Des ministres aux footballeurs, des industriels concurrents à la femme du patron. Giuliano Tavaroli espionnait large. Ex-responsable des systèmes de sécurité de Telecom Italia (premier opérateur téléphonique transalpin) et du groupe Pirelli, Tavaroli est accusé, avec trente-trois autres suspects, par le parquet de Milan d'avoir fiché des milliers de personnes, cinq mille selon la presse locale. Les deux entreprises sont, elles, dans le collimateur de la justice pour manque de vigilance présumé.
Visés. Au terme d'une enquête de deux ans, les magistrats lombards ont ainsi mis en lumière que Telecom Italia et Pirelli (alors principal actionnaire de Telecom Italia) auraient laissé agir Giuliano Tavaroli, chargé au départ de contrôler les employés de l'entreprise de communication. Celui-ci aurait considérablement dépassé ses compétences en multipliant les écoutes téléphoniques illégales et les violations de banques de données. Il aurait ainsi mis son nez chez les concurrents Fastweb, Vodafone et H3G, mais aussi fiché toute une série d'entrepreneurs, de Benetton à Carlo De Benedetti, en passant par Diego Della Valle, patron de Tod's. Des syndicalistes étaient également visés, tout comme certains actionnaires minoritaires de Telecom Italia, des hommes politiques (l'actuel ministre de l'Economie, Giulio Tremonti), ou des membres de l'autorité garante de la concurrence. Le responsable d'une association de consommateurs et des journalistes figuraient eux aussi parmi les «clients» de Ta