Avis de grand frais sur le service public postal. Après la réforme annoncée de son statut, voilà ses missions menacées. Hier, trois ministres ont signé avec Jean-Paul Bailly, le président de la Poste, un contrat dit «de service public» pour 2008-2012. Et s'en sont congratulés. L'encre n'est pas encore sèche que pleuvent les critiques : le texte se contenterait d'énoncer des principes, sans assurer le financement. Revue de détail.
Quel avenir pour le service universel du courrier ?
Aujourd'hui, les garanties sont solides : un courrier distribué 6 jours sur 7 et un même prix du timbre sur tout le territoire. En contrepartie, la Poste dispose d'un monopole sur le courrier de moins de 50 grammes. Ce dernier verrou sautera le 1er janvier 2010. Au beau milieu du contrat de plan. Quel sera le contour du futur service universel ? Bien malin qui peut le dire. «Ce sont les parlementaires qui auront le dernier mot», explique-t-on à la Poste pour rassurer. Députés et sénateurs, dont on sait l'attachement au service postal, fixeront les nouveaux périmètres du service universel et du prix unique - c'est le principe de la péréquation entre la ville et les champs. Réponse au printemps prochain, quand la directive européenne d'ouverture totale du marché à la concurrence sera moulinée par le Parlement.
Comment financer la mission d'aménagement ?
Maintenir un réseau dense - 17 000 points de contacts - coûte à la Poste 399 millions d'euros. C'est une évaluation maison. Elle n'a été compensée