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Avantages en nature : pour l'Urssaf, l'aubaine était trop belle

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Travail. Les salariés s'inquiètent de la volonté de taxer ces éléments de rémunération.
publié le 24 juillet 2008 à 4h24

Prendre le train gratuitement quand on est cheminot, voler moins cher quand on travaille à Air France. privilège exorbitant ou juste remerciement de l'entreprise à son travailleur ? Une nouvelle vient de relancer ce vieux débat : les avantages en nature (la fourniture gratuite ou à tarif préférentiel de produits réalisés ou vendus par l'entreprise) que certaines sociétés offrent à leurs salariés devront désormais être soumis à des cotisations salariales et patronales. Les bénéficiaires devront les inscrire dans leur déclaration de revenus. L'Urssaf joue la rigueur et ces avantages maison ne pouvaient pas échapper à toute contribution à la solidarité nationale. Crispation parmi les salariés et leurs syndicats. La CGT se réunit aujourd'hui : «On ne va pas pouvoir couper à des mouvements de grève imminents unitaires et nationaux.» SUD aérien (minoritaire) a d'ores et déjà voté la grève pour demain.

«Nous ne remettons pas en cause ces avantages, se défend l'organisme de recouvrement. Ce qui est nouveau, c'est notre volonté d'harmoniser au niveau national les modalités de leur prise en compte.» Depuis 1975 en effet, ils sont considérés comme des éléments de rémunération. Et doivent par conséquent supporter des cotisations de Sécurité sociale (à moins que la réduction offerte n'excède pas 30 % du prix public pratiqué). Mais voilà, toutes les entreprises n'ont pas pris l'habitude de valoriser ces avantages et l'Urssaf a, bon gré mal gré, toléré certains «oublis»