Quand les chiffres sont tombés, l'Union française des industries pétrolières (Ufip) a d'abord cru à une erreur. En fait non. En juin, la consommation de carburants s'est bien effondrée : - 10,3 % par rapport à juin 2007. «De mémoire, personne n'avait jamais vu une telle chute», note Jean-Louis Schilansky, le président de l'Ufip. L'essence est particulièrement boudée, avec une baisse de 15 %, contre un recul de 8,7 % pour le pétrole. La surprise est d'autant plus grande que le responsable est bien connu : le prix à la pompe.
«Notre premier étonnement était que ces prix n'avaient pour l'instant aucun impact sur la consommation. Le second est cette chute brutale», poursuit le président de l'Ufip. Sur les six premiers mois de l'année, la consommation s'était effectivement contractée, mais de façon beaucoup plus légère (- 1,4 %). La hausse de 4 à 5 centimes d'euro de l'essence et du gazole entre mai et juin semble avoir été celle de trop (1). La prise de conscience s'est accompagnée d'un changement des modes de consommation. «La baisse de la demande de carburants était déjà bien visible aux Etats-Unis. C'est maintenant au tour de l'Europe», observe Frédéric Lasserre, responsable matière première de la Société générale.
Avec le radoucissement du prix du pétrole (autour de 125 dollars le baril hier, contre 147 pour son record du 11 juillet), la demande va-t-elle repartir au quart de tour ? Pas sûr, selon Frédéric Lasserre : «Les conséquences pourraient encore