Hier, Carlos Ghosn a délégué à ses syndicats le sale boulot. Le patron de Renault-Nissan s'est bien gardé d'annoncer lui-même un chiffre de réduction d'effectifs, laissant aux syndicats le soin de faire les comptes tout seuls. Donc si on en croit ces derniers (mais le calcul n'a pas été infirmé par la direction de Renault), le constructeur français supprimera 5 000 emplois en Europe, d'ici juin 2009, selon la CFE-CGC. Pour l'instant, aucun licenciement n'est envisagé, mais seulement des départs volontaires dans les effectifs de structure, c'est-à-dire hors production. A cela, il faut ajouter la suppression d'une des deux équipes de production de l'usine de Sandouville (Seine-Maritime), soit l'équivalent de 1 000 emplois. Après plusieurs arrêts cette année, le site de Sandouville connaîtra une période de chômage technique de sept jours début septembre. L'annonce est d'autant plus inquiétante pour l'avenir que l'usine fabrique la toute nouvelle Laguna, commercialisée depuis seulement la fin 2007.
Douleurs. La suppression de ces 5 000 emplois devrait dégager, selon la direction, une économie de 470 millions d'euros d'ici 2009. C'est que le tableau de l'automobile mondiale dressé par Carlos Ghosn n'est pas fameux. L'augmentation du prix des matières premières (hydrocarbures, acier) ou le cours défavorable de l'euro sont autant de raisons invoquées pour expliquer les douleurs des marchés européens au premier semestre 2008 : - 22 % de ventes en Espagne, - 12 % en Italie, - 12,9 %