Les mots de Vladimir Poutine pèsent lourd, c'est connu. Ce qu'on ne savait pas encore, c'est qu'ils coûtent cher, et même très cher. Le géant sidérurgique russe Metchel en a fait la douloureuse expérience jeudi dernier. Cible des critiques du Premier ministre russe au cours d'une réunion gouvernementale consacrée à la métallurgie, le principal producteur national de coke a vu le cours de son action baisser de 37 % en un après-midi à la bourse de New York, soit une valeur boursière de 5,7 milliards de dollars (environ 3,2 milliards d'euros). La panique s'est étendue au reste du marché russe, dont la bourse a plongé simultanément de 5,5 %. Il faut dire que Poutine n'y était pas allé avec le dos de la cuillère, dans le style martial qui fait sa marque. Au PDG de Metchel, Igor Ziouzine, 77e fortune mondiale selon le magazine Forbes, qui s'était fait porter pâle avant la réunion, il a adressé le message suivant : «Je pense qu'Igor Vladimirovitch [Ziouzine] devrait guérir au plus vite. Sinon, il faudra lui envoyer le docteur pour nettoyer tous ses problèmes.» Depuis le démembrement du géant pétrolier Ioukos, et l'emprisonnement de son dirigeant Mikhaïl Khodorkovski, les hommes d'affaires russes savent ce que vaut ce genre d'avertissement - d'autant que le dernier en date concernait justement Ioukos. La plupart des experts évitent cependant pour l'instant de prédire à l'entreprise un destin similaire : Khodorkovski avait été emprisonné pour avoir voulu s'opposer polit
Poutine gronde, la Bourse tombe
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publié le 28 juillet 2008 à 4h26
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