Quand une «sortie mondiale» n'est pas assez mondiale, les déçus se servent eux-mêmes. Dès le lendemain de sa mise en vente, le 11 juillet, dans 22 pays, l'iPhone 3G se retrouvait - à quelques dizaines d'exemplaires - sur le marché russe. Pourtant, la Russie ne fait pas partie de la liste des 70 heureux pays autorisés à le distribuer. Dans chacun d'entre eux en effet, la firme américaine a conclu un contrat avec un ou plusieurs opérateurs de téléphonie mobile, avec lequel le client doit s'engager à l'achat de l'iPhone. Or, en Russie, aucun accord n'a été conclu, de l'aveu du PDG d'Apple, Steve Jobs.
Comment l'iPhone nouvelle mouture s'est-il donc retrouvé si vite sur le marché russe ? Selon Eldar Mourtazine, analyste du Mobile Research Group à Moscou, les téléphones vendus en Russie ont été achetés à l'unité en Belgique, seul pays où l'on peut l'acquérir sans engagement. Puis, ils ont été revendus, notamment par des magasins en ligne, entre 35 000 à 45 000 roubles (950 à 1 200 euros), soit deux fois plus que son prix belge (525 euros). Mais de nombreux Russes étaient prêts à doubler la mise. Rien qu'à Moscou vivent plus de 100 000 millionnaires et tout est bon pour sortir du lot. «Il y a vingt ans, les gens manquaient de tout. Depuis, les Russes ont toujours eu de la fierté à posséder ce qu'on ne trouve pas dans les magasins», explique Alex Patsaï, auteur d'un blog russe dédié aux produits Apple.
Jusqu'à présent, affirme Mourtazine, seulement «quelques dizaines» d