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Analyse

Le train-train de l'OMC dans le mur

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publié le 30 juillet 2008 à 4h27
(mis à jour le 30 juillet 2008 à 4h27)

Neuf jours à guetter en vain, la fumée blanche au siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), à Genève, le Vatican du commerce mondial. Neuf jours noirs pour voir une fois de plus le tortillard du «cycle du développement» de Doha, lancé en 2001, dérailler dans le noir. Neuf jours de tractationsentre plus de 30 ministres des 153 pays membres pour voir une OMC en quasi-jachère, son fonctionnement en totale faillite. Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, estimait à 50% les chances de réussite de ce sommet. Après avoir failli arracher un deal à moitié plein, il récupère un verre totalement vide. Rapide tour d'horizon d'un énième fiasco autour de la libéralisation de l'agriculture.

Le mécanisme de «sauvegarde» boit la tasse comme prévu

C'était le point dur dans le dossier déjà très dur de l'agriculture : le mécanisme de sauvegarde spécial, SSM en jargon OMCien. Le G7 commercial (Etats-Unis, UE, Inde, Chine, Brésil, Japon et Australie) s'y écharpait pendant 36 heures. Le SSM, un système qui permet de protéger les marchés locaux. Et de relever les droits de douane, en cas de cas de flambée des importations. Sur le riz (Chine), la viande (Corée du Sud) ou l'huile végétale (Inde).

Pascal Lamy, le directeur général de l'OMC, avait proposé que le SSM s'enclenche à partir de 40 % de flux supplémentaire d'importation . L'Inde (soutenue par la Chine) militait pour protéger son agriculture à partir de 10 % de tels flux. Les pays exportateurs agricoles tel l'Uruguay