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Libération

Tchuruk prend la petite porte

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publié le 30 juillet 2008 à 4h27

Serge Tchuruk, président d'Alcatel-Lucent, 70 ans, lâche prise. A chaque dévissage du résultat ou du chiffre d'affaires, à chaque claque du cours de Bourse, on le donnait partant. En treize ans de règne sans partage (ou presque) au sommet de l'équipementier français, sa vision et ses méthodes étaient tour à tour critiquées. Voilà l'affaire soldée. L'annonce a été faite au beau milieu du conseil d'administration d'Alcatel-Lucent - les deux firmes ont fusionné en 2006 -, lundi dernier, à Murray Hill (New York). Avec élégance, Serge Tchuruk aurait proposé à Patricia, la DG d'Alcatel-Lucent, assise à l'autre bout de la table : «Je suis prêt à partir si tu t'en vas aussi.»Ajoutant ceci : «C'est en ouvrant notre succession à tous les deux qu'on va ouvrir la voie à un vrai management.»

Parité. Après deux ans de fonctionnement chaotique, où les gens d'Alcatel et ceux de Lucent se sont disputé la parité à tous les étages du fonctionnement de l'entreprise, on veut nous faire croire que la crise est finie. Fini l'alternance des conseils d'administration, une fois à Paris, l'autre fois à Murray Hill. Fini aussi le conseil d'administration six postes contre six. Ou encore «la gouvernance à deux têtes» ou «le mille-feuille des postes opérationnels», où chaque décision est l'objet de débats à n'en plus finir, comme le relève Hervé Lassalle, de la CFDT.

En se drapant dans la figure de celui qui se sacrifie, Serge Tchuruk peut-il faire oublier ses erreurs ? Hier, à