Même la presse «décroissantiste» ne résiste pas à l'appel du people. Le bimestriel la Décroissance (1) consacre son hors-série de l'été aux écotartufes, les hypocrites et menteurs de la vague verte. Ainsi peut-on déguster des portraits sardoniques et sans concession de personnalités politiques, artistiques, économiques et médiatiques.
En préambule, ils citent Bernard Charbonneau, philosophe français, qui publia en 1980 une autocritique prémonitoire du mouvement écologique : «Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui restera, et qui après l'abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n'ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu'à l'écologie : ils ne croient qu'au pouvoir, qui est celui de faire ce qui ne peut être fait autrement.»
Avoinée. Sur le fond, la cause est bonne : mettre à jour les incohérences des uns, dénoncer le greenwashing qui se niche dans les prises de positions et actions de ceux qui se piquent d'écologie et surfent sur la déferlante - ô combien lucrative - du développement durable.
Chacun se prend son avoinée dans les règles : Jean-Louis Borloo aussi politiquement ancré qu'une girouette, Claude Allègre of course, Al Gore, la société Decaux (initiatrice du Velib'), Luc Ferry, Maud Fontenoy, l'opticien Antoine, Yannick Noah, et bien d'autres. Mais le pire de tous, c'est Nicolas Hulot, télécologiste qui a «fait plus de mal (à l'écologie politique