Menu
Libération

Une prise de terre britannique à hauts risques pour EDF

Article réservé aux abonnés
publié le 1er août 2008 à 4h29

Ce matin, Pierre Gadonneix, le patron d'EDF, tente un gros coup. Lui, qui traîne une réputation d'indécrottable prudent, prend là un risque, que beaucoup considèrent à l'intérieur de son propre groupe comme une «pure folie». A l'occasion d'une conférence de presse convoquée dans l'urgence pour ce matin, «Gado» va devoir détailler son offre de reprise de British Energy (BE). Et rassurer tous ceux (et notamment les marchés financiers) qui se demandent ce qu'EDF vient faire dans cette galère.

Hier soir, le conseil d'administration du groupe a ouvert la voie en votant l'offre de rachat qui devrait valoriser le groupe britannique autour des 15 milliards d'euros. Après avoir envisagé un moment d'y aller tout seul, EDF aurait finalement choisi de faire un ticket avec Centrica, l'opérateur gazier britannique. Selon la BBC, la participation de ce dernier pourrait monter jusqu'à 25 %. Une façon pour EDF à la fois de rassurer les craintes britanniques de mainmise française sur l'énergie nucléaire d'outre-Manche et les inquiétudes hexagonales sur un dossier à haut risque.

Car depuis plusieurs jours, «une lettre ouverte de cadres supérieurs d'EDF opposés au rachat de 100 % des actions de British Energy» circule dans les couloirs de l'entreprise. En conclusion, on peut y lire ceci : «En bonne logique, les éléments objectifs du dossier de BE devraient le recaler. Or de toute évidence EDF est en train de foncer. Qui pousse le management à cette folie ? Pour quel intérêt ?» Pour