Pouvait-on imaginer les consommateurs se ruer dans les magasins pour célébrer les soldes - qui s'achèvent ces jours-ci - dans cette période où «la baisse du pouvoir d'achat» est devenue une expression consacrée ? La chose aurait relevé du miracle ou d'un grossier paradoxe. Rassurons-nous (ou pas), la frénésie d'achat n'a pas eu lieu.
En dépit des gros rabais annoncés par les enseignes, les clients sont restés sobres, au grand dam des commerçants qui, déjà affaiblis par une année terne, avaient moult stocks à liquider. «Ça n'a pas fonctionné. Il manque 10 à 15 % de chiffre d'affaires par rapport aux attentes, se désole Jean-Guilhem Darré, du Syndicat des indépendants (SDI), qui représente les commerces de proximité. C'est moins dur pour les grandes enseignes qui peuvent faire des opérations commerciales et ajuster davantage leurs prix.» Cet été, seuls les grands magasins parisiens ont pu tirer leur épingle du jeu, avec des ventes en hausse de 3 % par rapport aux soldes d'été 2007. Comme Monoprix qui fanfaronne avec une hausse de 20 % de ses ventes, surtout grâce à son rayon textile. Les grandes chaînes de vêtement (Zara, Célio.), elles, ont vu leurs ventes baisser de 3 % par rapport à 2007, considéré comme un bon millésime.
«On a un manque de marge. Les soldes, c'est zéro cette année, tranche Lucien Odier, président de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH). Si les chiffres d'affaires sont maintenus, c'est parce que les produits, avant rabai