Depuis la tentative avortée de traversée de l'Atlantique en avion, par Charles Nungesser et François Coli, dont le succès avait été annoncé prématurément par des journaux français, on sait qu'il arrive parfois à la presse, du fait des contraintes de bouclage, de présenter des nouvelles se révélant fausses le lendemain. Vendredi, la plupart des journaux, dont Libération, écrivaient qu'EDF allait annoncer le jour même le rachat de son concurrent British Energy (BE), le producteur nucléaire britannique. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, à la surprise générale, le groupe public français a publié un communiqué expliquant le contraire. «Après des discussions approfondies, EDF estime que les conditions permettant un développement majeur en Grande-Bretagne ne sont pas réunies à ce jour.» Vendredi matin, lors de la conférence de presse présentant les comptes semestriels, Pierre Gadonneix, le PDG d'EDF, a ajouté que les «conditions financières» n'étaient «pas réunies».
En fait, des discussions de dernière minute ont fait achopper le deal. Jeudi soir, tout semblait prêt d'aboutir. Après plusieurs mois de négociations fructueuses avec BE, EDF venait d'obtenir de son conseil d'administration l'autorisation de lancer une offre. Selon des sources concordantes, il était prêt à mettre sur la table 9 milliards de livres (11,4 milliards d'euros) pour 75 % de BE. Deux offres auraient été proposées : la première avec 100 % en cash à 765 pence par action, la