L'huître s'est finalement ouverte aux chercheurs. C'est un virus, l'Ostreid Herpes virus 1, qui serait à l'origine de ce qui fut le mystère de la surmortalité estivale des jeunes huîtres : en quelques semaines, 40 à 100 % d'entre elles ont été emportées, sur l'ensemble du littoral français, de la Normandie à la Méditerranée. Le ministère rendra un premier bilan économique de l'épidémie le 21 août.
Précoce. Le coupable était en fait bien connu des chercheurs de l'Institut francais de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), qui ont élucidé l'affaire en fin de semaine dernière. Ils l'étudiaient depuis le début des années 90, mais cette année, de multiples conditions se sont conjuguées pour le rendre bien plus meurtrier qu'avant.
Et d'abord l'hiver doux et le printemps pluvieux, qui ont fait prospérer les micro-algues dont se nourrissent les huîtres. Celles-ci s'en sont repues, ont cru plus qu'à l'accoutumée. et loin de les rendre plus résistantes, cette maturation précoce les a épuisées. L'explication donnée à l'AFP par Tristan Renault, de l'Ifremer, est goûtue : «L'animal utilise alors beaucoup d'énergie pour développer ses produits génitaux et en utilise beaucoup moins pour se défendre.»
En guise de coup de grâce, une bactérie, Vibrio splendidus, qui a également été repérée dans les échantillons de l'Ifremer, pourrait avoir facilité l'installation du virus en affaiblissant à son tour les jeunes huîtres.
Résistantes. Et maintenant, que faire pour sauver le