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Libération

Particularismes du capitalisme néerlandais

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publié le 4 août 2008 à 4h30

De notre correspondante à Amsterdam La révolte gronde chez les actionnaires de Fortis, une banque néerlando-belge plutôt réputée, jusqu'à présent, pour son côté battant - et à travers cette crise, c'est toute la culture bien particulière des actionnaires néerlandais que l'on peut observer. Sous leur pression, le PDG belge, Jean-Paul Votron, a donné sa démission le 11 juillet. Il est accusé d'avoir embelli pendant plusieurs mois la situation financière de son groupe. Fortis a racheté en octobre, pour la somme colossale de 24 milliards d'euros, une partie des activités néerlandaises de la banque ABN Amro. Imprévue, la crise des subprimes a mis le groupe dans l'ornière. Entre février et juin, l'action Fortis a perdu 70 % de sa valeur. La banque n'a admis que début juillet avoir besoin de 8,3 milliards d'euros.

Aux Pays-Bas, l'influente association des actionnaires (VEB) a saisi le 14 juillet l'Autorité des marchés financiers (AFM). Du coup, l'action Fortis a encore plongé de 20 %, le 15 juillet. La VEB demande une enquête sur les fausses informations divulguées par la direction de Fortis. Un avocat néerlandais, Hendrik-Jan Bos, planche de son côté sur une plainte en justice pour dédommagement des actionnaires, qui pourrait déboucher sur un chef d'inculpation criminel à l'encontre de Jean-Paul Votron. L'avocat a été sollicité par plusieurs actionnaires, dont la VEB, une association qui s'est fait remarquer pour ses protestations véhémentes contre les dérives du capitalisme modern