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Libération

Des fonds «sans risque» pas si protégés

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publié le 5 août 2008 à 4h31

A l'heure de clôturer les comptes semestriels, c'est l'angoisse dans les fonds de placement des banques et des sociétés de gestion. Et par ricochet, chez leurs auditeurs. Par la faute de la crise financière, plus personne ne sait comment comptabiliser certains titres. Particulièrement concernés, les fonds monétaires (400 milliards d'euros d'actifs sous gestion en France). Habituellement présentés comme «sans risque», ces outils de placement à court ou moyen terme sont utilisés par les particuliers et les entreprises pour placer leur trésorerie. Aujourd'hui, nombre d'entre eux sont menacés de voir leurs comptes invalidés par les auditeurs pour avoir surestimé leur portefeuille. Ce qui entraînerait la panique de leurs clients. Explication.

Bons du Trésor. A l'origine, un fonds monétaire, Sicav (Société à capital variable) ou FCP (Fonds commun de placement), investit dans des titres d'une durée de vie courte, qui reproduisent les taux d'intérêts (bons du Trésor, billets de trésorerie.). Mais, pour améliorer leur rentabilité, les gestionnaires de fonds ont pris l'habitude d'y ajouter des titres risqués, mais rémunérateurs, comme les crédits immobiliers subprimes. Chez certains établissements, on a appelé ces fonds «monétaires dynamiques» pour les différencier des «monétaires» classiques. Chez d'autres, non. Il y a un an, plusieurs «monétaires dynamiques» avaient dû être provisoirement fermés (chez BNP Paribas notamment). Depuis, plus rien à signaler, officiellement. Mais dans les