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Libération

Kerviel bouleverse encore les comptes

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publié le 6 août 2008 à 4h32

Le terme «Kerviel» va-t-il devenir pour les dirigeants de la Société générale le lapin des marins en mer ? Un nom qu'on ne peut pas prononcer sous peine de voir le malheur se déchaîner ? Hier, il a fallu l'insistance des journalistes pour que, à la quatrième ou cinquième question, Frédéric Oudéa arrête d'utiliser l'euphémisme «fraude exceptionnelle» pour lâcher enfin le nom de l'ex-trader honni. Et c'était pour dire que cette affaire était très ancienne. «L'impact de la fraude Kerviel est derrière nous», a lancé le directeur général.

Difficile de ne pas croire, cependant, que l'enquête qui continue à évoluer (lundi, l'ex-assistant de Jérôme Kerviel a été mis en examen) et la future tenue d'un procès ne toucheront pas l'image de la Socgen. Surtout que l'ex-trader a décidé d'adopter une stratégie offensive vis-à-vis de la banque. «J'ai le sentiment que la Société générale instrumentalise la justice pénale pour tenter de désigner un responsable», déclarait, lundi, Eric Dupond-Moretti, l'un des avocats de Jérôme Kerviel. En plus, l'activité de la banque est encore marquée par les opérations de l'ex-trader. Au deuxième trimestre 2008, les Français ont hésité à confier leur argent à un établissement capable de perdre 4,9 milliards d'euros en quelques jours. Le nombre d'ouvertures de comptes a fortement chuté par rapport à l'année dernière, passant de 45 400 à 23 100. «C'est quelque chose qui s'estompera au fur et à mesure», a tenu à relativiser Oudéa. Qu