Est-ce le mois d'août qui rend les investisseurs inaptes à lire les chiffres ? Ou Frédéric Oudéa a-t-il une force de persuasion exceptionnelle ? Hier, le nouveau directeur général de la Société générale, nommé à ce poste en mai par la grâce de l'affaire Kerviel, a annoncé des résultats trimestriels nets en chute libre (- 63 %, à 644 millions d'euros). Pourtant, le titre de la banque s'est envolé : + 9,4 % à la clôture.
A priori, cette réaction est incompréhensible quand on se plonge dans les comptes. Tous les secteurs souffrent. Que ce soit dans la banque de détail dont, dixit la banque, «l'environnement est peu propice» en raison de «la poursuite de la crise des marchés financiers», du «ralentissement de la croissance économique» et de «la hausse de la rémunération de l'épargne réglementée». Ou dans la banque de financement et d'investissement, qui voit son chiffre d'affaires s'effondrer de 68 %. Crise des subprimes oblige, il a fallu une nouvelle fois déprécier les actifs liés de près ou de loin aux crédits immobiliers hypothécaires américains (de 575 millions d'euros), mais aussi réévaluer à la baisse d'autres instruments financiers, comme les dérivés de crédit (de 500 millions). Et rien ne permet de penser que cela va s'arranger : «Un an après le début de la crise, l'environnement est incertain et nous anticipons un ralentissement de la croissance», a ainsi commenté Oudéa.
Souriant.Oui, mais il y a aussi la manière de présenter cette situ