Il est midi au marché de la Bastille à Paris et c'est plutôt calme. Période estivale, conjoncture économique difficile, les clients ne sont pas venus en masse. Résultat: fruits et légumes se vendent plus difficilement que d'habitude. La production a été bonne et la demande est faible. Les commerçants composent avec la situation comme ils peuvent.«La plus grosse vente que j'ai faite ce matin, c'était 12 euros!», peste Karim assis sur l'une des planches de son stand. Le jeune homme travaille dans le quartier depuis seize ans et il n'a jamais vu ça: «Cet été, c'est exceptionnel, on a 50% de clients en moins. Les Français ne consomment plus», explique t-il, dépité. Même constat chez Momo, sur les marchés depuis neuf ans: «On a moins de clients que d'habitude car c'est les vacances». Pour s'en sortir, «il faut liquider la came», lâche t-il.
La plupart des commerçants ont donc tendance à casser leurs prix. Deux melons pour 2 euros, un kilo de tomates pour 1 euro ou encore un kilo de courgette pour 1,30 euro. Solder les marchandises est une des solutions choisies par Karim qui s'empresse de donner un exemple: «Dimanche, c'était 2,50 euros le kilos de pêches. Aujourd'hui, c'est moins de 2 euros car il faut qu'on vende». Brader la marchandise, voilà ce qu'il reste à faire quand elle se vend mal. «On est souvent amenés à jeter en ce moment», déplore le commerçant qui ne supporte pas de gâcher les denrées. Chez Momo, la
Au marché Bastille, on brade les fruits et les légumes
Article réservé aux abonnés
par Julia Tissier
publié le 7 août 2008 à 7h00
Dans la même rubrique