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Libération
Reportage

Défauts béton pour l'EPR finlandais

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par Sébastien BUFFET
publié le 14 août 2008 à 4h36

Envoyé spécial à Olkiluoto. Sur l'île d'Olkiluoto, dans le sud-ouest de la Finlande, des baraques blanches parsèment la route de campagne menant à l'un des deux parcs nucléaires du pays. De part et d´autre de la chaussée, elles forment des lotissements sans charme hérissés de paraboles. Ces maisonnettes en préfabriqué abritent plusieurs centaines de travailleurs étrangers qui, jour et nuit et à longueur d'année, poursuivent la construction d'une centrale nucléaire jamais vue : le réacteur de troisième génération EPR.

Fruit d'une collaboration entre le français Areva et l'allemand Siemens, l'EPR (dont un deuxième exemplaire est aussi en construction à Flamanville, en France), offre, selon ses concepteurs, des garanties de sécurité exceptionnelles : la centrale doit, par exemple, pouvoir résister au crash d'un avion ! Alors qu'il devait initialement voir le jour en 2009, l'EPR finlandais ne devrait être mis en service qu'en 2011, soit six ans après le début du chantier.

«Déçus». Emaillé de déconvenues, ce dernier a accumulé des retards qui ne laissent pas d'agacer le futur opérateur de la centrale, la compagnie d'électricité privée TVO (Teollisuuden Voima Oyj). «Nous sommes extrêmement mécontents et déçus de l'exécution de ces travaux et de leurs retards, dénonce Martin Landtman, le responsable du projet chez TVO. Nous supposions, au moment de la signature du contrat, que les délais seraient tenus.» Du côté d'Areva, si on reconnaît le caractère ambitieux du planni