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Libération
Reportage

A la rencontre des saisonniers

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publié le 15 août 2008 à 4h37

Cannes, sa croisette, ses Rolls, ses plages privées. Et la petite armada de saisonniers qui fait tenir le tout, l'air de rien. Ils lavent vos assiettes, remplissent vos coupes de vin, refont vos lits, vous tendent votre serviette de plage, sucrent vos crêpes, amusent vos enfants et surveillent votre baignade. L'Observatoire européen des relations industrielles en a dénombré 2 millions en France, dont 400 000 dans l'hôtellerie-restauration et 800 000 dans l'agriculture (parce qu'ils castrent aussi le maïs et ramassent le raisin).

Précaires. Cette main-d'oeuvre d'appoint est souvent constituée de jeunes étudiants, à l'image de Charlotte, 17 ans, qui travaille dans un manège tout l'été : «Je fais ça pour me faire un peu d'argent, je suis payée au Smic.»Karim (1), 20 ans, est animateur en centre de loisirs : «C'est mon deuxième été. Je fais 48 heures par semaine, tout est déclaré. C'est un gros rythme mais c'est fait avec plaisir.»

Novices sur le marché du travail, les saisonniers représentent souvent une main-d'oeuvre précaire. La JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) estime que 14 % n'ont pas de contrat de travail et qu'un quart ne sont pas rémunérés pour leurs heures sup. Sans oublier les difficultés de logement ou de licenciements abusifs. Julie (1) est employée chez un glacier de la croisette : «Je n'ai jamais signé de contrat. J'ai une fiche de paie mais 60 % de mon salaire est versé au black. Ça ne me dérange pas parce que je ne vais pas rester ici, mais ma co