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Libération

Deux ans après, Abidjan toujours empoisonné par les déchets

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publié le 19 août 2008 à 4h39

«Des sites n'ont toujours pas été décontaminés et continuent à menacer les vies et la santé de dizaines de milliers d'habitants. [.] La population d'Abidjan a besoin d'une assistance urgente.» Il y a dix jours, Okechukwu Ibeanu, le rapporteur spécial de l'ONU, concluait sa mission dans la capitale économique de la Côte-d'Ivoire, en appelant la communauté internationale à l'aide pour dépolluer Abidjan. Deux ans après le déversement dans la ville des déchets toxiques du Probo Koala, qui a fait plus de 100 000 victimes, dont 16 morts, le dossier n'est réglé ni au plan sanitaire et environnemental ni au plan juridique.

Le 19 août 2006, le pétrolier Probo Koala, affrété par la société néerlandaise de négoce Trafigura, accoste à Abidjan. A son bord, des déchets de pétrole hautement toxiques, résidus d'une opération de raffinage en mer. Après une première tentative de déchargement à Amsterdam, Trafigura les avait rembarqués, devant le coût annoncé par l'entreprise de dépollution. A Abidjan, la société ivoirienne Tommy (agréée dix jours plus tôt pour traiter des déchets toxiques.) casse les prix et emporte le marché.

«Odeur nauséabonde». Dans la nuit du 19 au 20, 500 tonnes de déchets liquides sont déversés dans une dizaine de sites de la ville. Dès le lendemain, «l'odeur nauséabonde provenant de ces déchets a considérablement pollué l'air environnant», raconte la commission nationale d'enquête sur les déchets toxiques. Des habitants fuient leurs maisons, l