Envoyé spécial à Brécé Tracteurs et remorques barrés des sigles JA (Jeunes agriculteurs) et FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), tas de terre et canettes vides : pendant vingt-quatre heures, de lundi à hier, des dizaines d'agriculteurs se sont relayés devant les grilles du centre logistique Entremont, à Brécé (Ille-et-Vilaine), pour paralyser ce site qui alimente la France en emmental et produits laitiers. Objectif : protester contre le prix payé en juillet par l'entreprise aux producteurs de lait, 310 euros pour 1000 litres, 19 euros de moins que les autres transformateurs.
«Avenir». Parmi les manifestants, beaucoup de jeunes agriculteurs. «On est les plus fragiles, dit Jean-Baptiste, 28 ans, producteur dans le sud du département. On a encore beaucoup d'investissements.» Après l'interception de camions Entremont en divers endroits de la Bretagne, d'autres actions sont prévues cette semaine. «On ne lâchera pas le morceau, dit Jean-Paul Texier, grand gaillard et président régional des JA. Notre avenir en dépend. Si on lâche, les autres laiteries s'aligneront sur les prix d'Entremont.»
Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est la décision «unilatérale et sans concertation» du groupe Entremont Alliance de limiter la hausse du prix des 1000 litres à 30,10 euros quand les syndicats, suivis par les laiteries et les autres transformateurs, réclamaient 49. Une décision possible depuis que la Direction générale de la c