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Libération

Hugo Chávez nationalise le cimentier français Lafarge

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publié le 20 août 2008 à 4h40

Le Venezuela d'Hugo Chávez poursuit sans dévier son entreprise de nationalisation des secteurs qu'il juge stratégiques. Lundi soir, ce sont les cimenteries qui ont basculé dans le domaine public. Si un accord a été trouvé avec le français Lafarge et le suisse Holcim, le deal a échoué avec le mexicain Cemex, qui assure la moitié de la production du pays. Du coup, «la procédure d'expropriation va être engagée», a commenté le ministre de l'Energie et du Pétrole, arguant que le Mexicain «demandait un prix trop élevé».

Lafarge, lui, a préféré négocier. Il faut dire que le Venezuela représente à peine 0,75 % de sa production mondiale. «C'est un processus qu'on subit. Ce qu'on a voulu lors des négociations, c'est veiller à ce que nos intérêts, notamment ceux de nos salariés [500 dans le pays, ndlr] et de nos actionnaires, soient préservés», dit-on chez Lafarge, qui gardera 5 % de sa filiale.

Cette vague de nationalisations a débuté en janvier 2007, un mois après la réélection de Chávez qui avait décidé d'accélérer la révolution bolivarienne. Ont d'abord été concernées l'électricité (avec une dizaine d'entreprises, dont Electricité de Caracas), et les télécommunications (avec CANTV, privatisée en 1991). Puis, le président vénézuélien a repris en main les hydrocarbures : depuis le 1er mai 2007, tous les champs pétrolifères sont exploités par la compagnie nationale PDVSA, seule ou dans des joint-ventures avec des multinationales, toujours minoritaires.

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