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Libération

La dérégulation du lait fait bouillir les producteurs

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publié le 20 août 2008 à 4h40

La filière du lait est au bord de l'implosion. Le consensus qui unissait depuis dix ans industriels, coopératives et producteurs a volé en éclat en juillet, quand les prix du lait ont été dérégulés. Réunis au sein d'un organisme interprofessionnel, le Cniel (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière), les trois acteurs de la filière fixaient jusqu'alors de manière concertée un prix du lait à la collecte, à travers des «recommandations trimestrielles». D'abord encouragée par les pouvoirs publics, cette pratique a fini par agacer. Au nom de la libre concurrence, la Direction générale de la concurrence a mis fin à ce qu'elle considérait comme une «entente illicite».

Producteurs et industriels du lait voient plutôt dans ce sursaut la volonté du gouvernement de faire baisser les prix du lait, au nom du pouvoir d'achat. Quoi qu'il en soit, après dix ans de pratiques encadrées, la dérégulation imposée ne pouvait qu'ouvrir une brèche dangereuse. Le groupe fromager Entremont (10 % du marché français) a ainsi décidé d'imposer unilatéralement un prix d'achat aux producteurs de l'Ouest. Alors que la FNPL (Fédération nationale des producteurs laitiers) revendiquait une augmentation du prix du lait à la tonne de 49 euros pour le troisième trimestre 2008, Entremont a imposé une hausse de seulement 30 euros. Depuis, les producteurs multiplient les actions de blocage (lire ci- contre) et promettent de durcir le ton. «En septembre on sait que toutes les entreprises vo