Au coeur de la Semaine internationale de l'Eau qui se tient à Stockholm depuis lundi, le problème — crucial pour la santé publique — des toilettes. Un souci qui ne concerne pas seulement les pays du Sud où la population continue à déféquer dans la nature. Au sein même de l'Union européenne, vingt millions de personnes n'ont pas accès à des installations sanitaires décentes.
Dans les pays du Sud, l'arme de la honte
Quelque 1,2 milliard de personnes dans le monde, privées de toilettes, déféquent dans la nature. Les travailleurs humanitaires tentent depuis des décennies d'empêcher les populations de ces pays en voie de développement de déféquer dans les champs, les forêts et autres espaces ouverts en raison de potentielles contaminations et maladies en leur fournissant toilettes, systèmes d'eau, pompes ou encore subventions.
Mais en dépit de leurs efforts, de nombreux pauvres continuent cette pratique, en particulier en Asie et en Afrique, ont expliqué les experts réunis à Stockholm.
Dans ces pays, les habitants estiment que les toilettes, mises à leur disposition, sont l'objet le plus précieux qu'ils possèdent. Ils l'utilisent donc comme une espèce de sanctuaire religieux ou bien comme réserve, à l'abri de l'humidité, pour le bois à brûler, explique Kamal Kar, consultant en développement international.
Ces dernières années, les experts se sont aperçus que la méthode la plus efficace pour arrêter cette pratique était de faire en sorte que les gens se sentent honteu