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Libération

Fonds souverains moins libres en Allemagne

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publié le 25 août 2008 à 4h43

L'Allemagne, si fière de son titre de champion du monde des exportations - «Exportweltmeister» en version originale - a-t-elle cessé de jouer fair-play sur le terrain du marché ouvert ? Le gouvernement d'Angela Merkel prévoit en effet, dans la loi sur le commerce extérieur qui a été adoptée mercredi, de soumettre, dès le 1er janvier prochain, les investisseurs étrangers à un examen préalable pour vérifier qu'ils ne mettent pas en péril «l'ordre public ou la sécurité de la République». Et dans le cas contraire les interdire. Ceci pour tous les investissements extra-européens prenant plus de 25 % du capital d'une entreprise et sans restriction de secteurs. La mesure ne concernait jusqu'ici que l'armement. Le but : se protéger des fonds souverains étrangers - chinois et russes surtout.

«Mauvais signal». La mesure protectionniste est vivement critiquée par les entreprises qui sanctionnent «le mauvais signal au mauvais moment», selon l'expression de la fédération allemande du commerce extérieur et de gros (BGA). «Nous avons besoin des étrangers», a lancé Jürgen Thumann, le président de la fédération allemande de l'industrie (BDI), qui avance que les investissements étrangers s'élèvent actuellement à 439 milliards d'euros en Allemagne. «Plus de deux millions de postes de travail, dans notre pays, dépendent directement d'entreprises qui sont entre les mains d'étrangers», insiste le directeur de la BDI, Werner Schnappauf. «L'impression se répand